D'apres David d'Angers Buste petite nature de La Fayette
Bronze et marbre jaune de Sienne, vers 1830
D’après David d’Angers (1788-1856)
Buste en hermès, petite nature, du marquis de La Fayette (1757-1834)
Réduction du plâtre exécuté en 1828 par David d’Angers
Bronze à patine verte nuancée, socle en marbre jaune de Sienne
Paris vers 1830
Hauteur du buste : 17 cm / Hauteur totale avec le socle : 36 cm
Le marquis de La Fayette par David d’Angers
Figure emblématique de l’amitié Franco Américaine, Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, s’engage à 19 ans, en 1777, pour soutenir les insurgents américains. Devenu l’aide de camp du général Washington, il plaide auprès de Louis XVI l’envoi du corps expéditionnaire français (1780) et participe à la bataille de Yorktown (1781). Sa vie durant, il garde avec ce pays, théâtre de sa première gloire, des liens privilégiés. Plusieurs villes américaines sont baptisées Lafayette en son honneur. En 1824, il profite d’une relative inactivité, après avoir été battu aux élections, pour effectuer une tournée triomphale de quatorze mois aux USA, jusqu’en septembre 1825.
En 1827, l’influence de l’opposition libérale à Charles X et celle de La Fayette allant grandissant, une souscription nationale fut ouverte pour élever un buste à Washington[1] et l’offrir au Congrès américain de la part du peuple français. David d’Angers fut chargé de cette commande, à laquelle en 1828, il adjoignit un buste de Lafayette, également à destination du Congrès de la part de « la jeunesse républicaine française » ; souhaitant qu’il fût placé auprès de celui de Washington. De ce portrait de La Fayette, dont le plâtre original est conservé au musée des Beaux-Arts de Saumur, il tira deux marbres en 1829. L’un fut offert au Congrès américain[2], l’autre à La Fayette, qui le plaça au château de la Grange-Bléneau en Seine et Marne. Il était jusqu’en 2010 conservé dans sa descendance[3].
Une version en bronze de ce buste fut exécutée vers 1830 par Charles Crozatier[4], ainsi que des réductions, souvent présentées sur des socles en marbre jaune de Sienne, comme celui conservé au Lafayette College d’Easton, Pensylvania, daté de 1832[5], qui est très semblable au nôtre.
Lors des trois glorieuses et de la chute du gouvernement des Bourbons, La Fayette est élu chef de la Garde Nationale et contribuera finalement à l’installation du duc d’Orléans sur le trône sous le nom de Louis Philippe Ier et à la proclamation de la monarchie de Juillet. Il devient une des figures tutélaires du nouveau régime.
La Fayette meurt à Paris le 14 mai 1834. Châteaubriant, qui fut son opposant politique, lui consacre plusieurs pages dans les mémoires d’Outre-Tombe, dont nous reproduisons ces extraits :
«En cette année 1834, M. de La Fayette vient de mourir. J’aurais jadis été injuste en parlant de lui ; je l’aurais représenté comme une espèce de niais à double visage et à deux renommées ; héros de l’autre côté de l’Atlantique, Gille de ce côté-ci. […] Son ovation aux États-Unis l’a singulièrement rehaussé : un peuple, en se levant pour le saluer, l’a couvert de l’éclat de sa reconnaissance. […] Dans le nouveau monde, M. de La Fayette a contribué à la formation d’une société nouvelle ; dans le monde ancien, à la destruction d’une vieille société : la liberté l’invoque à Washington, l’anarchie à Paris. […]»
David d’Angers
Pierre Jean David dit David d’Angers fut l’un des plus grands sculpteurs de la période Romantique. Il entre en 1808 dans l’atelier du sculpteur Philippe Laurent Roland, obtient le premier prix de Rome en 1811 et séjourne à Rome jusqu’en 1815. En Italie il rencontre de nombreux artistes à l’Académie de France à Rome et fut influencé à la fois par la sculpture antique et par l’œuvre de Canova.
Artiste respecté et reconnu il fit poser devant lui de très nombreuses personnalités ayant fait l’Histoire du XIXe siècle et réalisa une immense galerie de portraits des « grands hommes bienfaiteurs de l’Humanité » avec plus de cent portraits en bustes et sept cents portraits en médaillons.
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[1] Huntington Library, San Marino, California
[2] Détruit dans l’incendie du Congrès en 1851
[3] Christie’s Paris, le 23 juin 2010, lot n°158
[4] Christie’s Paris, le 16 avril 2013, lot n°262
[5] N° d’inventaire L 470, Lafayette College, Easton, PA
D’après David d’Angers (1788-1856)
Bust of La Fayette (1757-1834)
Reduction of the 1828 plaster bust by David d’Angers
Patinated bronze, Yellow Sienna Marble pedestal
Paris by 1830
Height of the buste : 17 cm / Total height : 36 cm
The marquis de La Fayette by David d’Angers
An emblematic figure of Franco-American friendship, Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette, enlisted at the age of 19 in 1777 to support the American insurgents. As General Washington's aide-de-camp, he pleaded with Louis XVI to send a French expeditionary force (1780) and took part in the Battle of Yorktown (1781). Throughout his life, he maintained close ties with this country, the scene of his first glory. Several American towns were named Lafayette in his honour. In 1824, after being defeated in the elections, he took advantage of his relative inactivity to embark on a triumphal fourteen-month tour of the USA, which lasted until September 1825.
In 1827, with the influence of the liberal opposition to Charles X and that of La Fayette growing, a national subscription was opened to raise a bust of Washington[1] and offer it to the American Congress on behalf of the French people. David d'Angers was commissioned to do this, and in 1828 he added a bust of Lafayette, also to be presented to Congress on behalf of ‘the young French republicans’; he wanted it to be placed next to the bust of Washington. From this portrait of La Fayette, the original plaster of which is kept at the Musée des Beaux-Arts in Saumur, he produced two marbles in 1829. One was given to the American Congress[2], the other to La Fayette, who placed it in the Château de la Grange-Bléneau in Seine et Marne. Until 2010, it was kept by his descendants[3].
A bronze version of this bust was executed around 1830 by Charles Crozatier[4], as well as reductions, often presented on yellow Sienna marble pedestals, such as the one kept at Lafayette College in Easton, Pennsylvania, dated 1832[5], which is very similar to ours.
During the Three Glorious Years and the fall of the Bourbon government, La Fayette was elected head of the National Guard and eventually helped install the Duc d'Orléans on the throne as Louis Philippe I and proclaim the July Monarchy. He became one of the tutelary figures of the new regime.
La Fayette died in Paris on 14 May 1834. Châteaubriant, who had been his political opponent, devoted several pages to him in his memoirs d'Outre-Tombe, extracts from which are reproduced below:
‘In this year 1834, M. de La Fayette has just died. I would once have been unfair in speaking of him; I would have portrayed him as a kind of two-faced fool with two reputations; a hero on the other side of the Atlantic, a villain on this side. [...] His ovation in the United States singularly enhanced him: a people, rising to greet him, showered him with the glow of their gratitude. [...] In the new world, M. de La Fayette has contributed to the formation of a new society; in the old world, to the destruction of an old society: liberty calls upon him in Washington, anarchy in Paris. [...]’
David d’Angers
Pierre-Jean David, known as David d'Angers, was one of the greatest French sculptors of the Romantic period. He entered the workshop of the sculptor Philippe Laurent Roland in 1808, won the First Prix de Rome in 1811 and lived in Rome until 1815. In Italy he met many artists at the Académie de France in Rome and was influenced by both antique sculpture and the work of Canova.
A respected and renowned artist, he had many of the leading figures in the history of the 19th century pose for him, and produced an immense gallery of portraits of the ‘great benefactors of humanity’, with more than a hundred bust portraits and seven hundred medallion portraits.
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[1] Huntington Library, San Marino, California
[2] Destroyed in the 1851 Congress conflagration
[3] Christie’s Paris, June 23 2010, lot n°158
[4] Christie’s Paris, April 16 2013, lot n°262
[5] Inventory L 470, Lafayette College, Easton, PA