Ecole Italienne du XIXe siecle d'apres l'antique
Antinoüs du Capitole, bronze
Rome premier tiers du XIXe siècle
D’après l’antique
L’Antinous du Capitole
Bronze
56 cm
Ce sujet en bronze représentant l’Antinoüs du Capitole, fut exécuté d’après le marbre antique conservé au musée du Capitole à Rome (inv. no. MC741). Découvert au début du XVIIIe siècle, possiblement à la Villa Hadriana de Tivoli, et mentionné pour la première fois en 1733 dans l’inventaire de la collection du Cardinal Albani, au moment de son achat par le pape Clément XII ; ce marbre fut restauré par Pietro Bracci (restitution du bras et de la jambe gauche), puis exposé dans le tout nouveau musée du Capitole, ouvert au public en 1734.
Cédé à la France à la fin du XVIIIe siècle par l’effet du traité de Tolentino en 1797, il fait une entrée triomphale avec d’autres antiques et œuvres d’art à Paris en juillet 1798 et est exposé pendant 15 ans au Muséum central des Arts - Musée du Louvre - à partir de son inauguration le 9 novembre 1800, puis est restitué à Rome en 1815 à la chute de l’Empire et réinstallé au musée du Capitole en 1816, où il se voit toujours.
Cette figure d’Antinoüs connu un tel succès à partir de sa découverte, qu’elle détrôna, dans le cœur de certains amateurs et historiens d’art, une autre figure d’Antinoüs célèbre : l’Antinoüs du Belvédère, marbre découvert en 1543 et admiré depuis lors dans les collections papales. A propos de l’Antinoüs du Capitole, Mariette, en 1750, écrivait dans son traité des pierres gravées « depuis environ trente ans qu'elle a été découverte elle aurait presque fait oublier la Statue du même Antinoüs au Belvédère * si celle-ci n’avait eu le privilège d’avoir paru la première, et d’avoir toujours été regardée avec raison comme la régie des proportions d'un beau jeune homme ».
L’Antinoüs du Belvédère et l’Antinoüs du Capitole sont effectivement les deux plus célèbres statues d’athlètes ou d’éphèbes, qui du 16e au 18e siècle ont erronément porté le nom d’Antinoüs. La grâce de leurs poses, l’absence d’autres marbres antiques de jeunes hommes d'une qualité comparable, le lieu supposé de leur découverte (aujourd’hui contesté) qui rappelait le nom d’Hadrien, tout concourait à les identifier comme Antinoüs, alors que les chercheurs modernes considèrent qu’ils sont plus assurément des copies romaines d’époque impériale de statue grecque du IVe siècle av JC, un Hermès concernant l’Antinoüs du Capitole.
Le succès que rencontra immédiatement l’Antinous du Capitole se traduit par de nombreuses copies. Une première copie en marbre fut réalisée à Rome pour Louis XV, commencée par Marchand en 1741 et achevée par Jacques Sally en 1747 ; puis offerte en 1753 par le roi au financier Etienne Michel Bouret, tandis qu’un autre marbre par le sculpteur italien Francesco Carradori fut placé dans la galerie palatine du Palazzo Pitti de Florence en 1785. Des fontes en bronzes furent également réalisées par Luigi Valadier dans les années 1780, l’une livrée pour le collectionneur français Pierre Grimod d’Orsay en 1785 (musée du Louvre), une autre conservée dans les collections de la Villa Borghèse à Rome. Enfin une copie en bronze fut également réalisée pour le Tsar de Russie par le fondeur Vasily Petrovich Ekimov en 1800 pour les jardins du château de Peterhof.
De nombreuses réductions en bronze, à l’image de notre Antinous, furent également réalisées, à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, par des bronziers romains à destination des voyageurs du Grand Tour. Notamment par Francesco Righetti (Christie’s, London, 12thJune 2003, lot 1036) et Giacomo Zoffoli (Sotheby’s, Paris, 23rdMarch 2006, lot 49), mais également en marbre (Sotheby’s, London, 6 December 2022, lot 64) et en plâtre.
Notre exemplaire, par son traitement stylistique doit être rapproché des Antinous capitolins réalisés dans l’atelier de Valadier, par un traitement tout à fait similaire du visage. Réalisé au début du XIXe siècle à Rome, par un excellent fondeur, ce bronze à la cire perdue, de grande taille, présente de remarquables détails de ciselure, notamment dans les boucles de la chevelure, et une magnifique patine brune.
Rome circa 1800
After the Antique
The Capitoline Antinous
Bronze
56 cm
The present figure, better known as the Capitoline Antinous is modelled on the antique prototype which is housed in the Capitoline Museum, Rome (inv. no. MC741), which was reportedly discovered at Hadrian’s villa at Tivoli and is first recorded in the collection of Cardinal Albani in 1733. The statue was bought by Pope Clement XII in 1733 and went on to form the nucleus of the Capitoline Museums Rome, where it remains. The restored left leg and the left arm, with its unexpected rhetorical hand gesture, were provided by Pietro Bracci. In the 18th century it was identified as Hadrian’s lover Antinous owing to its fleshy face and physique and downturned look, but contemporary scholarship tends to consider it a copy of a fourth century BC Greek bronze, possibly of the god Hermes.
Capitoline Antinous was one of the many antiquities surrendered to the French under the Treaty of Tolentino in 1797 and housed in the Musée Central des Arts in 1800. By 1816, however, it was returned to the Italians and placed in the newly refurbished Capitoline Museum in Rome.
As soon as it was discovered this figure of Antinous was so popular that it dethroned, in the hearts of certain art lovers and art historians, another famous figure of Antinous: the Belvedere Antinous, a marble discovered in 1543 and admired ever since in papal collections. In 1750, in his Traité des pierres gravées, Mariette wrote about the Capitoline Antinous: "in the thirty years since it was discovered, it would almost have made us forget the statue of the same Antinous at Belvedere*, if it had not had the privilege of having appeared first, and of always having been rightly regarded as regulating the proportions of a handsome young man".
The Antinous of the Belvedere and the Antinous of the Capitol are in fact the two most famous statues of athletes or ephebes, mistakenly called Antinous from the 16th to the 18th century. The grace of their poses, the absence of other ancient marbles of young men of comparable quality, and the supposed place of their discovery (now disputed), which recalled the name of Hadrian, all conspired to identify them as Antinous, whereas modern researchers consider them to be Imperial-period Roman copies of Greek statues from the 4th century BC, with Hermes concerning the Capitoline Antinous.
The immediate success of the Capitoline Antinous led to numerous copies being made. The first marble copy was made in Rome for king Louis XV, begun by the sculptor Marchand in 1741 and completed by Jacques Sally in 1747; it was then presented by the king to the financier Etienne Michel Bouret in 1753, while another marble by the Italian sculptor Francesco Carradori was placed in the Palatine Gallery of the Palazzo Pitti in Florence in 1785. Bronze casts were also made by Luigi Valadier in the 1780s, one delivered to the French collector for Pierre Grimod d'Orsay in 1785 (Musée du Louvre), and another kept in the collections of the Villa Borghese in Rome. Finally, a bronze copy was also made for the Tsar of Russia by Vasily Petrovich Ekimov in 1800 for the gardens of Peterhof Palace.
Other small-scale reproductions in bronze are known to have been made, most notably by Francesco Righetti (Christie’s, London, 12th June 2003, lot 1036) and Giacomo Zoffoli (Sotheby’s, Paris, 23rd March 2006, lot 49), who both specialised in small-scale 'classicising' bronzes to cater for the tourist trade in Rome during the late 18th and early 19th centuries. It was also a popular model for plaster and marble versions (Sotheby’s, London, 6 December 2022, lot 64).
This bronze is likely to have been casted in the early 19th century by one of the many expert Roman bronze caster. It has particularly fine detailing, such as in the hair.