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Jean-Francois Leleu. Fauteuil en acajou vers 1780

Acajou massif et placage d'acajou, estampillé JFLELEU

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Rare fauteuil en acajou à dos plat. Les ceintures rectilignes et unies sont ornées de pastilles à double mouluration situées sur les dés de raccordement aux angles ; elles reposent sur quatre pieds ronds et fuselés ornés de bagues, les pieds postérieurs légèrement placés en oblique. Le dossier ajouré à grille forme d'élégants entrelacs, et les accotoirs en acajou unis sont en forme de S. 

Estampillé JFLELEU sur la traverse avant.

Jean François Leleu (1729-1807), ébéniste reçu maitre en 1764


Hauteur : 93 cm, Largeur : 61 cm, Profondeur : 61 cm


Ce siège d'une noble simplicité, est inspiré de la célèbre suite de trente-six fauteuils en acajou livrés par l’ébéniste Pierre Garnier au marquis de Marigny (1727-1781) en 1778, pour la salle à manger et le salon de musique de son hôtel de la place des Victoire à Paris, commande documentée par une série de  lettres échangées entre Marigny et Garnier, (voir S. Eriksen, "Quelques lettres du Marquis de Marigny à  son ébéniste Pierre Garnier", F.H.S.J., 1972, pp. 78-85)."

Les sièges réalisés par des ébénistes au XVIIIe siècle sont rares en raison de la reglementation des jurandes d'ancien régime, qui réservaient cette industrie à la corporation des menuisiers. Quelques ébénistes de renom - Canabas, Stockel, Garnier, Leleu et Moreau - ont pourtant livrés des sièges remarquables et recherchés, à partir du tournant des années 1770-1780. 

Ces dérogations furent probablement rendues possibles par le prestige et l'influence de commanditaires tels que le marquis de Marigny, ancien surintendant des bâtiments du roi et frère de la marquise de Pompadour, ou le duc de Chartres (1747-1793), fils du duc d'Orléans. Jean-François Leleu livra également, vers 1785, une série de deux fauteuils et dix-huit chaises en acajou à dossier grille, pour le marquis de Laborde au chateau de Meréville.

La mode de ces sièges en acajou, d'une grande nouveauté, est une illustration de l'anglomanie qui se répend dans l'aristocratie française à partir des années 1770 sous l'influence de princes comme le comte d'Artois (1757-1836) ou le duc de Chartres, et qui dans les arts décoratifs se traduit par la réalisation de meubles en acajou massif, parfois adaptés de prototypes anglais, privilegiant des formes simples et la recherche de lignes pures, à l'image de ce fauteuil.


Bibliographie :

"Jean-François Leleu " in L'Estampille et l'Objet d'Art, septembre 1989, n°228, pp.66-75, p.68 pour un fauteuil identique au nôtre

- P. Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIe siècle, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Paris, 1989, p.520 pour une illustration d'un modèle identique

A rare "a l'antique" solid mahogany armchair. The straight and plain seat rails are adorned with double-molded pastilles located at each corners; on four round and tapered feet ending in sabot. Openwork backrest with elegant interlacing grids, and plain mahogany S-shaped armrests. 

Stamped JFLELEU on the front crosspiece. 

Jean François Leleu (1729-1807), cabinetmaker who became a master in 1764.


Seats made by cabinetmakers in the 18th century are rare due to  the regulations of the guilds of the Ancien Régime which reserved this  industry for the corporation of carpenters. However, some renowned  cabinetmakers - such as Canabas, Stockel, Garnier, Leleu, Langlois and Moreau - have supplied remarkable seats, from the turn of the  1770s-1780s. These exemptions were probably made possible by the  prestige and influence of patrons such as the Marquis de Marigny, former  superintendent of the king's buildings and brother of the Marquise de  Pompadour, or the Duke of Chartres (1747-1793), son of the Duke of  Orleans. 

This beautiful armchair was conceived in the sober, unadorned taste of the late 18th Century known as the goût anglais, which used simple functional forms undisturbed by gilt-bronze mounts and was often based directly on English prototypes.
An interesting light is shed on the taste for furniture à l'anglaise among sophisticated Parisian patrons by a series of letters between the  Marquis de Marigny, and the ébéniste Pierre Garnier, one of the first cabinet-makers to explore the new  Neoclassical style. Marigny praised the virtues of mahogany and ordered a  set of 36 fauteuils from Garnier, as well as other furniture of a  similar restrained style (see S. Eriksen, 'Some letters from the Marquis  de Marigny to his cabinet-maker Pierre Garnier', F.H.S.J., 1972, pp.  78-85).
Both Langlois and Leleu supplied furniture to the fabulously wealthy  Jean-Joseph, Marquis de Laborde (1724-1794) who in 1784 acquired the  Château de Méréville and decorated it in the latest neoclassical taste,  with à l'antique mahogany furniture and gardens designed by Hubert Robert.


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