Pendule portique monumentale aux obélisques d'époque Louis XVI
Hauteur : 80 cm
D’une taille exceptionnelle, cette pendule portique monumentale en forme d’arc de triomphe est constituée de deux obélisques en marbre blanc auxquels est suspendu le mouvement.
Le cadran squelette, ou cadran à jour, de forme annulaire indique les quantièmes du mois de 1 à 31, inscrits en rouge sur sa bordure extérieure, les jours de la semaine inscrits en toutes lettre en rouge sur sa bordure intérieure ou représentés par leur symbole astronomique en bleu (lundi jour de la lune, mercredi jour de Mercure, vendredi jour de Venus etc…), les heures en chiffre arabes et les minutes par tranches de 15. Le mouvement à échappement à ancre sonne les heures et les demis sur un timbre argenté. Suspension à lame modifiée au XIXe siècle. Balancier orné d’un soleil rhodien, le masque du dieu soleil Apollon entouré de rayons.
Le riche décor de bronzes ciselé et dorés se compose de trophées d’armes, de dépouilles du lion de Némée, mais également de boulets enchaînés. Le mouvement est surmonté d’un guerrier casqué, en toge et en amure, qui représente le dieu Mars tenant un bouclier.
Le langage allégorique de ce décor, mêle les codes de l’architecture triomphale à ceux de la victoire militaire. Les deux obélisques de marbre sont ceinturés de bornes en bronze doré, reliées par des chaines. Ils sont couronnés par des sphères en marbre, que surmontent une fleur de lys stylisée, symbolisant le lys héraldique français. Mars, qui se trouve au sommet de la composition est le dieu de la guerre ; son bouclier s’orne du foudre de Jupiter symbole d’invincibilité. Les dépouilles du lion de Némée évoquent le premier des douze travaux d’Hercule, victorieux de cette bête réputée invincible, mais également le lion héraldique anglais. Les trophées d’arme se composent traditionnellement des armes confisquées aux vaincus, quant aux boulets de canon chaînés ou boulet ramés, ils étaient tirés par la marine pour démâter les vaisseaux enemis.
La mode de ces pendules portiques aux obélisques en forme d’arc de triomphe ornés de trophées guerriers s’était répandue en France dans les années 1780, à la suite de la Paix de Versailles signée en 1783 par la Grande Bretagne, avec la France, l’Espagne et les Provinces Unies et de la Paix de Paris, signé le même jour entre la Grande Bretagne et treize colonies américaines, qui mit fin à la guerre d’indépendance des États-Unis. Ces allégories militaires sont un hommage aux victoires françaises remportées aux cotés des insurgent américains et à la paix retrouvée avec l’Angleterre.
Thomas Jefferson (1743-1826) ambassadeur des États Unis en France entre 1785 et 1789 possédait une pendule d'un dessin similaire, qu'il se fit dérober, dans le bureau de sa résidence parisienne. À son retour en Virginie en 1789 il commande à Paris une réplique simplifiée de cette pendule, dont il réalise lui même le dessin et qu'il souhaite en marbre noir et sans décor de bronze doré. Cette pendule exécutée par Chaintrot fut livrée à Monticello en 1791, où elle est toujours conservée.
Pour une pendule de taille monumentale, présentant un décor identique voir, Collection des ducs de Mortemart au château du Réveillon, Sotheby’s Paris le 11/02/2015, lot N°25.
A monumental Louis XVI ormolu mounted white marble portico clock
This tall portico clock of unusual scale is in the shape of a magnificent triumphal arch made of two white marble obelisks from which the movement is suspended.
The ring-shaped skeleton dial indicates the days of the month from 1 to 31, written in red on its outer border, the days of the week written in full in red on its inner border or represented by their astronomical symbol in blue (Monday day of the Moon, Wednesday (mercredi) day of Mercury, Friday (vendredi) day of Venus, etc…), the hours in Arabic numerals and the minutes in increments of 15. The anchor escapement movement strikes the hours and halves on a silvered bell. Blade suspension modified in the 19th century. Giltbronze sun pendulum with Apollo mask.
The rich decoration of finely chased and gilded bronzes consists of weapon trophies, Nimean lion’s coat, but also cannonballs held in chains. The movement is topped by a helmeted warrior in armour wearing a toga, who represents the god Mars holding a shield. The allegorical language of this decor combines the codes of triumphal architecture with those of military victory. The two marble obelisks are surrounded by gilded bronze bollards connected by chains. They are crowned by marble spheres, surmounted by a stylized fleur-de-lis, the French heraldic symbol, in gilded bronze. Mars, who is at the top of the composition is the god of war; its shield is adorned with Jupiter's thunderbolt, a symbol of invincibility. The two Nimean lion’s coats, suspended from hooks, evoke the first of of Heracles’ twelve Labours, which was to slay this reputedly invincible beast, as well as they represent the English heraldic Lion. Weapon trophies traditionally consist of weapons confiscated from the vanquished, while cannonballs on chains, named chains shots, were generally used by the Navy to shot masts on enemies ships.
The fashion for these portico clocks with obelisks in the shape of a triumphal arch adorned with war trophies had spread in France in the 1780s, following the Peace of Versailles signed in 1783 by Great Britain, with France, Spain and the United Provinces ; and the Peace of Paris signed the same day between Great Britain and thirteen American Colonies, which ended the United States War of Independence.
These military allegories are a tribute to the French victories won alongside the American Insurgents and to the end of hostilities between France and the United Kingdom.
Thomas Jefferson (1743-1826), while he was in Paris as Minister to France between 1784 and 1789, had a clock of a similar design which was stolen “from the chimney” of his study in Paris. Soon after returning from France in 1789 he ordered a simplified replica of this clock which he designed himself and which he wanted in black marble and without gilded bronze. This clock supplied by Chaintrot from Paris was delivered to Monticello in 1791, where it is still housed in Jefferson’s bedchamber.
For a clock of similar size, with identical decoration see, Collection of the Dukes of Mortemart at the Château du Réveillon, Sotheby's Paris on 02/11/2015, lot N ° 25.